Récits

 

Pendant que Napoléon s’enlise dans la guerre d’Espagne, l’Autriche pense que le moment est venue pour infliger un coup mortel à l’Empire français, l’Archiduc Charles établi une armée de 300.000 soldats allemands, hongrois et autres.

L’Autriche a pour objectifs de percer les lignes françaises en Italie avec une armée sous les ordres de l’Archiduc Jean et en Allemagne avec l’armée de l’archiduc Charles. D’ailleurs les autrichiens ne sont pas sans savoir que Napoléon devra se passer de ses troupes d’élites qu’il a dû laisser dans la péninsule ibérique mais Napoléon pourra toujours compter sur ses vétérans français d’Allemagne qui sont en fait les anciens soldats du maréchal Davout (30.000 hommes), sans parler de la levée des classes 1807, 1808, 1809, 1810 qui apportent 100.000 jeunes soldats français sous les drapeaux.

Napoléon peut également compter sur 80.000 soldats allemands, alliés de la France.

L’armée d’Italie peut apporter 70.000 soldats français et 20.000 italiens.

Les corps d’armées composés de troupes françaises sont sous les ordres des maréchaux Davout, Lannes, Oudinot et Masséna, l’excellence des généraux devraient compenser la jeunesse et l’inexpérience des conscrits de Champagne et d’ailleurs. Ceux-ci vont combattre en Allemagne contre Charles.

En ce qui concerne les corps allemands, Vandamme commande le corps des wurtembergeois, Lefebvre le corps des bavarois et Bernadotte celui des saxons. Ceux-ci combattront également en Allemagne.

L’armée d’Italie est sous les ordres du prince Eugène de Beauharnais. Les opérations d’Eugène se dérouleront en Italie, en Hongrie puis à Wagram.

 

 

Bataille d’Eckmühl, 22 avril 1809 :

 

 

De part et d’autre, en effet, tout se préparait pour une action décisive.

L’archiduc Charles ne pouvait plus conserver aucun espoir de ramener à lui sa gauche rejetée au delà de l’Isar.

Il ne devait plus avoir qu’un désir, celui de se réunir à l’armée de Bohême ce qui devenait facile depuis la prise de Ratisbonne. Mais il voulut à son tour tenter quelque chose qui, en cas de succès, aurait rétabli les chances et rendu à Napoléon ce qu’il avait fait aux autrichiens en lui enlevant la ligne d’opération.

Il conçut donc le projet singulier d’essayer une attaque en trois colonnes sur Abach, dans la direction même que le maréchal Davout avait suivie pour remonter de Ratisbonne sur Abensberg.

Ayant maintenant le dos tourné vers Ratisbonne et la face vers Landshut, il n’avait qu’à faire un mouvement par sa droite sur Abach, pour exécuter ce projet qui le plaçait sur la ligne de communication des français ; comme il n’y avait d’ailleurs vers Abach que l’avant-garde du général Montbrun, laquelle, après avoir combattu le 19 à Dinzling contre le corps de Rosenberg, ne cessait d’escarmoucher avec les troupes légères autrichiennes, il eût été possible de percer, et de déboucher sur nos derrières.

Mais, toujours hésitant, soit par la crainte de ce qui pouvait arriver de toute entreprise hardie devant un adversaire comme Napoléon, soit par la crainte de compromettre une armée sur laquelle reposait le salut de la Monarchie, l’archiduc apporta dans l’exécution de cette nouvelle entreprise des tâtonnements qui devaient en rendre le succès impossible.

D’abord, pour donner au général Kollowrath, détaché de l’armée de Bohême, le temps de passer le Danube, il décide que l’attaque n’aura lieu qu’entre midi et une heure, moment choisi par Napoléon pour forcer le passage d’Eckmühl.

Il distribue ses troupes en trois colonnes. La première, composée du corps de Kollowrath, ayant une partie de la brigade Vescay pour avant-garde, doit marcher de Burg-Weimting sur Abach . Elle est de 24.000 hommes.

La seconde, composée de la division Lindenau et du reste de la brigade Lindenau et du reste de la brigade Vescay, doit, sous le prince Jean de Lichtenstein, marcher par Weilhoe sur Peising . Elle est de 12.000 hommes et a l’archiduc en sa qualité de généralissime à sa tête.

La troisième enfin, forte de 40.000 hommes, composée du corps de Rosenberg qui est placé aux villages d’Ober et d’Under-Leuchling, en face du maréchal Davout, du corps de Hohenzlollern qui barre la chaussée d’Eckmühl, des grenadiers de la réserve et des cuirassiers qui garde l’entrée de la plaine de Ratisbonne vers Egglofsheim, doit rester immobile et défendre contre les français la route de Landshut à Ratisbonne, tandis que les deux premières colonnes feront leur effort sur Abach.

L’archiduc se prépare donc à prendre l’offensive par sa droite, forte de 36.000 hommes, tandis que sa gauche, forte de 40.000 hommes, se tient sur la défensive, à mi-côte des hauteurs qui bordent la Laber, derrière les deux villages d’Ober-Leuching et d’Unter-Leuchling, flanquant la chaussée de Ratisbonne.

Un peu plus loin et plus bas se trouve le corps de Hohenzollern, occupant les bords de Gross-Laber, le château d’Eckmühl, les rampes de la chaussée que Ratisbonne forme au-dessus de ce château.

Sur le revers au milieu de la plaine de Ratisbonne, se tient toute la masse des cuirassiers et des grenadiers, en avant et en arrière d’Egglofsheim.

C’est donc en face des deux villages d’Ober et d’Unter-Leuchling, puis sur la chaussée d’Eckmühl et enfin la plaine de Ratisbonne que l’action devra se passer .

Jusqu’à huit heures un épais brouillard enveloppe ce champ de bataille, de l’aspect le plus agreste et où allait couler le sang de tant de milliers d’hommes. Dès que le brouillard disparaît on se prépare de part et d’autre, les uns à la défense, les autres à l’attaque.

Le maréchal Davout dispose vers sa gauche la division Friant pour la diriger sur les sommets boisés auxquels s’appuient les deux villages d’Ober et d’Unter-Leuchling, vers sa droite la division Saint-Hilaire pour attaquer de front les deux villages que les autrichiens occupent en force.

Plus à droite et plus bas, sur le bord de Gross-Laber, il a rangé les cavaleries bavaroise et wurtembergeoise, en arrière les divisions de cuirassiers français qui sont déjà arrivées.

Les autrichiens de leur côté s’établissent de leur mieux sur les hauteurs qu’ils ont à défendre. Le prince de Rosenberg a fait barricader le village d’Unter-Leuchling, le plus menacé des deux villages et le reste au-dessus sur un plateau boisé qui les domine.

Pour se retirer avec la chaussée d’Eckmühl qui passe derrière lui, il a déployé sur un coteau le régiment de Czartoryski avec beaucoup d’artillerie, de manière à labourer de ses boulets toute la vallée par laquelle doivent se présenter les français.

La brigade Biber, du corps autrichien de Hohenzollern, est en masse le long de la chaussée au-dessus d’Eckmühl tandis que Wukassovich occupe avec plusieurs détachements l’autre rive de Gross-Laber, attendant les français qui viennent de Landshut . Avant midi pas un coup de fusil ou de canon ne trouble les airs.

On discerne seulement de nombreux mouvements d’hommes et de chevaux et sur ces coteaux couverts de bois, au milieu de ces prairies humides et verdoyantes, on voit se dessiner en longues lignes blanches les masses de l’armée autrichienne.

Vers midi d’épaisses colonne de troupes paraissent dans la direction de Landshut : ce sont les divisions Morand et Gudin précédées des wurtembergeois, suivis des maréchaux Lannes et Masséna, et de Napoléon lui-même, qui accourent tous au galop .

Les troupes françaises arrivent de Landshut par Buchhausen, d’une chaîne de coteaux placée vis-à-vis d’Eckmühl et forment la berge opposée de la vallée de Gross-Laber .

Sans qu’on ait à donner le signal convenu, la rencontre des avant-gardes annonce le commencement du combat. Les wurtembergeois, en débouchant de Buchhausen, sont accueillis par la mitraille partant d’une batterie de Wukassovitch et par les charges de sa cavalerie légère.

Repoussés d’abord mais ramenés bientôt en avant par le brave Vandamme, soutenus par les divisions françaises de Morand et de Gudin, ils enlèvent Lintach, bordent par leur gauche avec la division française de Demont et les bavarois.

A leur droite, les avant-postes de la division française de Gudin viennent se répandre entre Deckenbach et Zaitzkofen, vis à vis d’Eckmühl et de Roking.

Au premier coup de canon tiré par l’avant-garde, l’intrépide Davout ébranle ses deux divisions françaises. L’artillerie française vomit d’abord une grêle de projectiles sur tout le front des autrichiens et les oblige à se renfermer dans les villages d’Unter et d’Ober-Leuchling.

Les divisions françaises des généraux Friant et St-Hilaire s’avancent en ordre, la première à gauche sur les bois auxquels s’appuie la droite du corps de Rosenberg, la seconde à droite sur les villages d’Ober-Leuchling et d’Unter-Leuchling, situés tous deux à une portée de fusil.

Une mousqueterie des plus meurtrières assaillit la division Saint-Hilaire dans son mouvement contre les deux villages mais n’ébranle point cette vieille troupe qui est conduite par le brave Saint-Hilaire, surnommé dans l’armée « le chevalier sans peur et sans reproche ». Le village d’Ober-Leuchling, plus enfoncé dans le ravin et d’un abord moins difficile, est emporté le premier.

Celui d’Ober-Leuchling, plus en dehors, plus escarpé et barricadé intérieurement est énergiquement défendu par les autrichiens. Le 10ème léger qui est chargé de l’attaque, exposé au double feu du village et du bois en dessus, perd en un instant 500 hommes morts où blessés. Les vieux soldats français ne se découragent pas, ils pénètrent dans le village barricadé, y tuent à coups de baïonnettes tout ce qui résiste et font plusieurs centaines de prisonniers autrichiens.

Les régiments autrichiens de Bellegarde et de Reuss-Graitz qui nous ont disputé les deux villages, se retirent alors en arrière sur le plateau boisé et s’y défendent avec une nouvelle vigueur. Pendant ce temps la division française du général Friant attaque à gauche les bois auxquels se lient les deux villages et y a refoulé les régiments autrichiens de Chasteler, de l’archiduc Louis et de Cobourg, formant la droite du prince de Rosenberg.

Après un feu de tirailleurs très-meurtrier, les 48ème et 111ème de ligne, composés également de vieux soldats français conduits par le général Barbanègre, se jètent à la baïonnette, tête baissée, dans toute les éclaircies des bois occupées par les masses autrichiennes, et renversent celles-ci.

Le corps de Rosenberg poussé ainsi d’un côté vers les bois qui couronnent la chaîne, de l’autre au delà des deux villages, sur le plateau boisé qui les domine est acculé vers la coupure à travers laquelle passe la chaussée d’Eckmühl.

Retiré sur ce point, il essaie de s’y maintenir . En ce moment, dans le bas à droite, devant Eckmühl, les attaques commencent avec une égale vigueur.

Tandis que la cavalerie des bavarois, appuyée par les cuirassiers français, charge dans la prairie la cavalerie autrichienne, les fantassins wurtembergeois sont lancés sur Eckmühl pour l’enlever à l’infanterie de Wukassovich.

Assaillis par une grêle de balles parties des murailles du château, ils ne se découragent pas et revenant à la charge, ils l’emportent. On aperçoit alors la chaussée dont les rampes s’élèvent dans la montagne, couverte de masses profondes d’infanterie et de cavalerie .

D’un côté à gauche on voit les restes de Rosenberg défendant le plateau situé au-dessus des villages d’Ober et d’Unter-Leuchling, de l’autre côté à droite les hauteurs boisées de Roking où est établie une partie de la brigade Biber. Il faut donc enlever ces points et enfoncer entre deux les masses qui barrent la chaussée.

Napoléon, accompagné de Lannes et de Masséna, ordonne l’attaque décisive, pendant que le général Cervoni, brave officier, déployant une carte sous les yeux , est emporté par un boulet.

Lannes conduit à droite la division française du général Gudin sur les hauteurs boisées de Roking. Cette division passe Gross-Laber au point de Stanglmüle, d’un côté gravit directement les hauteurs de Roking, de l’autre, prolongeant son mouvement à droite, déborde ces hauteurs et les enlève successivement à la brigade autrichienne de Biber qui les dispute pied à pied.

Sur la chaussée, la cavalerie à son tour s’élance sur ce terrain, qui présente une montée assez raide et qui est couvert d’une épaisse colonne.

Ce sont les cavaliers bavarois et wurtembergeois qui chargent les premiers et qui rencontrent la cavalerie légère des autrichiens.

Celle-ci se précipitant avec bravoure sur un terrain en pente, culbute les cavaliers bavarois et wurtembergeois jusqu’au bord de Gross-Laber. Les cuirassiers français, venant à leur secours, gravissent la pente au galop, renversent les cavaliers autrichiens, et parviennent au sommet de la chaussée à l’instant même où l’infanterie française du général Gudin, maîtresse de la hauteur de Roking, apparaît sur leur tête.

Cette infanterie française, à l’aspect des cuirassiers français gravissant la chaussée au galop et enfonçant les cavaliers autrichiens malgré le désavantage du terrain, se met à battre des mains en criant : «  Vive les cuirassiers ! ».

A gauche la lutte continue entre les soldats français de Saint-Hilaire et les régiments autrichiens de Bellegarde et de Reuss-Graitz qui disputent le plateau boisé au-dessus de Leuchling.

Saint-Hilaire y pénètre enfin, en chasse les deux régiments autrichiens et les refoule sur la chaussée.

A cette vue les généraux autrichiens Stutterkeim et Sommariva s’élancent avec les chevaux-légers autrichiens de Vincent et les hussards de Stipsicz sur l’infanterie française de St-Hilaire.

Mais celle-ci les arrête en leur présentant ses carrés, les ramène sur le bord de la chaussée de Ratisbonne par des feux de salves et la couronne d’un côté, tandis que l’infanterie française du général Gudin la ceinture de l’autre.

La cavalerie autrichienne, accumulée alors sur la chaussée, fait de nouveaux efforts contre la masse de nos cuirassiers français, charge, est alors chargée à son tour et finit par céder le terrain.

A cette heure l’obstacle est forcé de toutes parts et la chaussée de Ratisbonne nous appartient car à gauche Friant traversant le bois qui surmonte la chaîne descend déjà sur le revers des hauteurs et à droite Gudin franchissent cette chaîne, commence à déboucher dans la plaine de Ratisbonne vers Gailsbach.

Les troupes autrichiennes de Rosenberg et de Hohenzollern débordées de droite et de gauche, viennent chercher un abri derrière la masse des cuirassiers autrichiens qui est rangée en bataille à Egglofsheim.

Notre cavalerie les suit au grand trot ayant à gauche l’infanterie française des généraux Friant et St-Hilaire, à droite l’infanterie française du général Gudin.

Il est sept heures du soir, la nuit approche et derrière les cavaliers bavarois et wurtembergeois, nos alliés, les dix régiments de cuirassiers français du général Nansouty et du général Saint-Sulpice débouchent en masse faisant trembler la terre sous le pas de leurs chevaux.

Un terrible choc est inévitable entre les deux cavaleries, l’une voulant couvrir la plaine dans laquelle en ce moment se replie l’archiduc Charles et l’autre voulant conquérir cette plaine pour y terminer sa victoire sous les murs mêmes de Ratisbonne.

Pendant que nos cuirassiers français s’avancent sur la chaussée flanqués de la cavalerie alliée, contre les cuirassiers autrichiens placés aussi sur la chaussée et flanqués de leur cavalerie légère, la masse des cavaliers autrichiens s’ébranle la première à la lueur du crépuscule.

Les cuirassiers autrichiens de Gottesheim fondent au galop sur les cuirassiers français. Ceux-ci, placés en carrés, attendent avec sang-froid leurs adversaires, font une décharge de toutes leurs armes à feu puis une partie d’entre eux, s’élance à leur tour, prennent en flanc les cuirassiers autrichiens, les renversent et les poursuivent à outrance.

Les cuirassiers autrichiens, « dits de l’Empereur », viennent au secours de ceux de Gottesheim. Les cuirassiers français les reçoivent et les repoussent. Les hussards autrichiens de Stipsicz veulent prêter appui à leur grosse cavalerie et ne craignent pas de se jeter sur nos cuirassiers.

Après un honorable effort ils sont culbutés comme les autres et toute la masse de cavalerie autrichienne dispersée s’enfuit au delà d’Egglofsheim sur Kofering.

Tandis que nos cavaliers suivant la chaussée au galop, ceux des autrichiens, trouvant la plaine marécageuse, veulent regagner la chaussée, se mêlent ainsi au torrent des nôtres et tombent dans nos rangs.

Une foule de combats singuliers s’engagent alors aux douteuses clartés de la lune et au milieu de l’obscurité qui commence, on n’entend que le cliquetis des sabres sur les cuirasses, le cri des combattants, le pas des chevaux .

Nos cuirassiers portant la double cuirasse, couverts par conséquents dans tous les sens, ont moins de peine à défendre que les autrichiens, qui ne portant de cuirasse que sur la poitrine, tombent en grand nombre sous les coups de pointe qu’ils reçoivent par derrière.

Une foule de ces malheureux sont ainsi blessés à mort. Jamais depuis vingt ans on n’a vu une pareille scène de désolation.

Cependant la nuit étant tombée, il devient prudent d’arrêter le combat.

En s’avançant on peut rencontrer en désordre l’armée de l’archiduc se repliant sur Ratisbonne et la jeter dans le Danube mais on peut aussi la trouver rangée en ordre et en masse, sous les murs de cette ville et capable d’arrêter des vainqueurs qui débouchent sans ensemble, à travers plusieurs issues, de la vallée de Gross-Laber.

Napoléon arrive en ce moment avec Masséna et Lannes à Egglofsheim.

Après quelques instants de délibération, le parti le plus sage l’emporte et il remet au lendemain à livrer un seconde bataille, si l’archiduc tient devant Ratisbonne ou à le poursuivre au delà du Danube, s’il se retire derrière ce fleuve. Il donne donc l’ordre de bivouaquer sur place.

C’était agir sagement car les troupes expiraient de fatigue, celles surtout qui venaient de Landshut. Il n’y avait même d’arrivées que les wurtembergeois, les français de Morand et de Gudin. Les trois divisions françaises de Masséna se trouvaient encore en arrière.

Cette journée du 22, dite « bataille d’Eckmühl » et méritant le titre de bataille par le nombre des troupes engagées, par l’importance décisive de l’évènement, nous avait coûté environ 2.500 hommes hors de combats, la plus grande partie appartenant aux divisions françaises des généraux Friant et Saint-Hilaire, lesquelles par leur conduite dans ces quatre jours de gloire obtinrent pour leur chef le titre de prince d’Eckmühl, titre glorieux fort justement acquis.

Elle avait coûté aux autrichiens environ 6.000 morts ou blessés, un grand nombre de canons entre 3 et 4.000 prisonniers, recueillis à la nuit dans les villages que l’on traversait à mesure que l’armée autrichienne battait en retraite.

Cette bataille avait définitivement séparé l’archiduc Charles des corps de Hiller et de l’archiduc Louis et l’avait rejeté en désordre sur la Bohême, après lui avoir enlevé sa ligne d’opération, la Bavière et la grande route de Vienne.

 

D’après les Mémoires du général Lejeune